Petite piqure de rappel : contrairement aux apparences, le projet Hell's Bells n'est pas mort :D
Il s'est même enrichi d'un nouveau texte - court, certes.
N'hésitez pas à aller voir, et surtout... à participer! Et si vous avez la moindre question, écrivez-nous :)
jeudi 22 mars 2012
mercredi 7 mars 2012
Une chose qu'on oublie dans les manuels d'écriture...
Du moins, à mon avis !
Pour savoir ce que c'est, rendez-vous sur mon blog !
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mardi 6 mars 2012
Kalys et Sophie Dabat dans Brins d'Eternité
Brins d’Éternité n°31 |
Entre autres réjouissances, bien sûr :)
C'est un bon canard, alors n'hésitez pas!
* Sous le pseudonyme de Lilia Kessens
jeudi 1 mars 2012
Fahrenheit 451 : une célébrité paradoxale
Chers Traverseurs,
Nous n’avons toujours pas fini de mettre en ligne les comptes-rendus des conférences auxquelles nous avons assistées aux Utopiales. La faute en revient à Kalys, qui rédige ce message en parlant d’elle à la troisième personne. Elle s’en excuse : les Chemins de Traverse demeurent une activité bénévole, qui parfois est amenée à passer au second plan afin de privilégier études, boulot, parents... Maloriel cependant parvient à concilier les deux activités, ce sera donc la bonne résolution de Kalys en cette année 2012.
Pardonnez-moi de continuer à la première personne, mais il y a déjà assez de voix dans ma tête, et je ne suis pas Alain Delon. Afin d’alimenter ce blog plus régulièrement, je vous propose dès à présent un petit aparté, et je déclare inauguré le Traverseur Express. A raison je l’espère d’une fois par semaine pendant, disons, un mois, je chroniquerai un roman ou un recueil de nouvelles de Ray Bradbury. Ceci dans le but d’enrichir ma culture personnelle, et la vôtre avec. Je sais que vous êtes des feignasses, ne faites pas les innocents.
Le Traverseur Express explorera bien sûr d’autres contrées par la suite.
Mais ce soir-là, en rentrant chez lui, il rencontre Clarisse. Clarisse est un personnage un peu évanescent, qui aime marcher sous la pluie et cueillir des pissenlits. Elle pose des questions impertinentes et ne s’offusque de rien. Chaque fois qu’il la voit, Montag est saisi d’une sensation d’étrangeté, il décèle comme une autre idée du monde, il entrevoit un autre possible... Mais il n’arrive pas à mettre la main dessus.
Quand Clarisse disparaît, Montag ouvre la porte un peu plus grand, et tombe dans le vide.
Il vole des livres dans les maisons que lui et les autres pompiers détruisent, souvent avec leur occupant dedans. Il ne sait pas vraiment pourquoi, et ne comprend pas tout ce qu’il lit. Mais justement, son inaptitude à saisir les mots ne fait qu’exaspérer sa soif. Il essaie de convaincre sa femme, cette parodie d’être humain, que les livres doivent bien avoir quelque chose à leur apprendre. Il en dit trop à son supérieur, le capitaine Beatty, un homme ambigu, trop cultivé pour être honnête et pourtant impitoyable chasseur. Les mots, si longtemps étouffés, continuent de chuchoter sous la braise.
Avec 1984 de George Orwell, et parfois Le meilleur des mondes de Aldous Huxley, Fahrenheit 451 est l’un des seuls récits de science-fiction dont le grand public et les universitaires connaissent sinon l’intrigue, du moins le titre. On le fait même lire aux lycéens ! (sûrement plus pour longtemps). Adapté au cinéma par Truffaut et repris dans de nombreuses œuvres, Fahrenheit 451 appartient au patrimoine culturel occidental, si bien qu’on en oublie l’essentiel : il faut le lire.
Parce qu’avant même d’être un analyste de génie, Bradbury est un merveilleux conteur. Et parce qu’il parait paradoxal, voire dangereux, de croire connaître un bouquin qui parle de brûler les livres simplement en en ayant entendu parler.
Si vous avez aimé Equilibrium, vous aimerez Fahrenheit 451. Ce film s’en inspire amplement, et parvient à restituer une partie de l’émotion esthétique que procure le livre. Poétique, d’une grande richesse stylistique, et d’une modernité déconcertante (il a été publié en 1953!), ce roman pose l’éternelle question de l’utilité de la culture, et y répond avec un humanisme salutaire.
Ray Bradbury, Fahrenheit 451, 1953
Nous n’avons toujours pas fini de mettre en ligne les comptes-rendus des conférences auxquelles nous avons assistées aux Utopiales. La faute en revient à Kalys, qui rédige ce message en parlant d’elle à la troisième personne. Elle s’en excuse : les Chemins de Traverse demeurent une activité bénévole, qui parfois est amenée à passer au second plan afin de privilégier études, boulot, parents... Maloriel cependant parvient à concilier les deux activités, ce sera donc la bonne résolution de Kalys en cette année 2012.
Pardonnez-moi de continuer à la première personne, mais il y a déjà assez de voix dans ma tête, et je ne suis pas Alain Delon. Afin d’alimenter ce blog plus régulièrement, je vous propose dès à présent un petit aparté, et je déclare inauguré le Traverseur Express. A raison je l’espère d’une fois par semaine pendant, disons, un mois, je chroniquerai un roman ou un recueil de nouvelles de Ray Bradbury. Ceci dans le but d’enrichir ma culture personnelle, et la vôtre avec. Je sais que vous êtes des feignasses, ne faites pas les innocents.
Le Traverseur Express explorera bien sûr d’autres contrées par la suite.
Fahrenheit 451
Vous le savez sans doute déjà, le titre fait référence à la température nécessaire pour brûler des livres. On ne sait pas grand-chose du monde dans lequel se déroule cette histoire, sans doute parce que ses habitants eux-mêmes l’ignorent. C’est une société où l’on vit vite, et superficiellement. Les questions existentielles, les grands débats, les émotions, y sont suspects : ils ne font que vous embrouiller l’esprit et vous rendent malheureux. Mieux vaut se gaver d’images, entretenir des rapports artificiels avec des gens qu’on connaît à peine, et ne surtout pas réfléchir. Au point qu’au début du roman, Montag, pompier pyromane, ne sait même pas pourquoi il est si nécessaire de brûler les livres. Forcément, il n’en a jamais lu.Mais ce soir-là, en rentrant chez lui, il rencontre Clarisse. Clarisse est un personnage un peu évanescent, qui aime marcher sous la pluie et cueillir des pissenlits. Elle pose des questions impertinentes et ne s’offusque de rien. Chaque fois qu’il la voit, Montag est saisi d’une sensation d’étrangeté, il décèle comme une autre idée du monde, il entrevoit un autre possible... Mais il n’arrive pas à mettre la main dessus.
Quand Clarisse disparaît, Montag ouvre la porte un peu plus grand, et tombe dans le vide.
Il vole des livres dans les maisons que lui et les autres pompiers détruisent, souvent avec leur occupant dedans. Il ne sait pas vraiment pourquoi, et ne comprend pas tout ce qu’il lit. Mais justement, son inaptitude à saisir les mots ne fait qu’exaspérer sa soif. Il essaie de convaincre sa femme, cette parodie d’être humain, que les livres doivent bien avoir quelque chose à leur apprendre. Il en dit trop à son supérieur, le capitaine Beatty, un homme ambigu, trop cultivé pour être honnête et pourtant impitoyable chasseur. Les mots, si longtemps étouffés, continuent de chuchoter sous la braise.
Avec 1984 de George Orwell, et parfois Le meilleur des mondes de Aldous Huxley, Fahrenheit 451 est l’un des seuls récits de science-fiction dont le grand public et les universitaires connaissent sinon l’intrigue, du moins le titre. On le fait même lire aux lycéens ! (sûrement plus pour longtemps). Adapté au cinéma par Truffaut et repris dans de nombreuses œuvres, Fahrenheit 451 appartient au patrimoine culturel occidental, si bien qu’on en oublie l’essentiel : il faut le lire.
Parce qu’avant même d’être un analyste de génie, Bradbury est un merveilleux conteur. Et parce qu’il parait paradoxal, voire dangereux, de croire connaître un bouquin qui parle de brûler les livres simplement en en ayant entendu parler.
Si vous avez aimé Equilibrium, vous aimerez Fahrenheit 451. Ce film s’en inspire amplement, et parvient à restituer une partie de l’émotion esthétique que procure le livre. Poétique, d’une grande richesse stylistique, et d’une modernité déconcertante (il a été publié en 1953!), ce roman pose l’éternelle question de l’utilité de la culture, et y répond avec un humanisme salutaire.
Ray Bradbury, Fahrenheit 451, 1953
samedi 25 février 2012
Atelier d'écriture : exemple de ratage!
La contrainte des vingt minutes est là pour obliger les participants à concentrer leur narration sur les détails essentiels... Ce n'est pas pour ça qu'ils le font :) Et voilà comment Kalys commence un texte sans jamais le finir, sur une consigne pourtant imaginée par elle.
Thème imposé : un magasin de jouets, une
boîte de jeu intrigante, un gamin rentre, un bonhomme derrière le
comptoir.
*
Sylvain passait tous les
matins, et tous les soirs, devant le magasin de jouet, parce que
celui-ci se trouvait sur le trajet qui séparait l'école de la
maison. A chaque fois, le petit garçon s'arrêtait devant la
vitrine, même si ce n'était que pour une poignée de secondes. Il
aimait particulièrement regarder le bateau pirate, avec ses canons
en plastique qui tiraient de vrais boulets, à au moins vingt
centimètres. Il le savait, puisque son copain Nicolas en avait un
exemplaire. Il y avait aussi un tigre en peluche, que Sylvain se
figurait être à taille réelle, et un étalage de jeux de société
– mais comme il était fils unique, il ne pouvait qu'imaginer
comment on y jouait. Tous les jours, il jetait au moins un coup
d’œil, et repartait d'un pas plus léger, comme si envisager
toutes les histoires qu'il pourrait créer avec ces jouets suffisait.
Ce soir-là, il faisait
gris, mais pas trop froid, et Sylvain traînait des pieds parce que
ses parents s'étaient disputés la veille, et qu'il n'avait pas très
envie de rentrer à la maison. Arrivé devant la boutique, il
s'immobilisa. On avait changé le contenu de la vitrine. Au milieu,
trônait une grande boîte, autour de laquelle poupées et robots Transformers semblaient monter la garde. Le regard de Sylvain était
tout naturellement aiguillé vers cette boîte. Sur la couverture, on
pouvait lire : « Seul ou à plusieurs, défiez le dragon et
remportez le trésor ». L'illustration montrait un groupe
d'aventuriers se mesurant audit dragon. Sylvain sut tout de suite
qu'il lui fallait absolument ce jeu, qui lui promettait des aventures
épiques en solitaire. Ce serait plus marrant que de jouer tout seul
aux Playmobil, c'était certain. Seulement, il savait aussi que pour
convaincre ses parents, il faudrait qu'il connaisse le prix, et que
celui-ci soit abordable.
Il n'était jamais rentré
dans le magasin et avait un peu peur. Il n'y avait jamais personne
dedans, ou alors des filles venues avec leur mère acheter des
poupées, et toute cette féminité avec ses petits regards aigus et
ses histoires incompréhensibles l'intimidaient. Il s'approcha
toutefois, en mettant ses mains en coupe pour distinguer l'intérieur
plongé dans la pénombre. C'était peut-être fermé. Les hautes
étagères bardées de jouets paraissaient un peu menaçantes, comme
des remparts du haut desquels tout ce petit monde l'observait. Il y
avait au fond une alcôve un peu mieux éclairée, mais sinon,
l'endroit paraissait désert.
Une silhouette passa
devant la porte et Sylvain sursauta. Puis la porte s'ouvrit, et un
homme se pencha devant lui : « Alors, tu rentres ? »
Le propriétaire se redressa, évoquant à Sylvain un serpent qui se
déplie, et lui tint la porte ouverte.
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