Ça avait commencé.
La chose était vivante. Lovée dans la
chaleur humide de l'utérus, accrochée à la paroi, elle commençait
déjà la lutte pour la survie. À peine une ébauche, et déjà elle
montrait son acharnement à exister.
Être un ventre. Une fonction biologique. Un
corps procréant. La chose à l'intérieur, la preuve implacable de
la servitude organique. Une chose produisant une chose.
La gestation se faisait dans le plus grand
secret. La chose grandissait, mais discrètement. Elle dormait et se
nourrissait à l'intérieur, pompant les fluides à travers le tuyau.
La chose était branchée dans une horrible intimité à ce corps
vivant. La chose inconsciente accrochée à la chose pensante.
Ignoble mariage.
Pour que le phénomène se produise, un
autre mariage monstrueux avait eu lieu. Un organe mâle planté à
l'intérieur. Une autre chose, peut-être pas pensante. Y avait-il un
esprit à l'autre bout de ce corps agissant ? Le mouvement avait
été mécanique, régulier, rapide, agressif, absurde. Une série de
coups de boutoir butant sur le col de l'utérus. Forçant le passage
pour y faire rentrer la graine. La graine qui allait devenir la
chose.
Le temps passant, la chose commençait à se
manifester. Elle bougeait dans le fluide chaud et poisseux. Son cœur
battait comme une paire d'ailes minuscule. Ses doigts s'ouvraient et
se fermaient. Sa tête était énorme.
Puis son corps devint plus fort. Ses jambes
s'épaissirent. De la chair et des muscles rudimentaires se
développèrent. Et la chose commença à cogner pour sortir.
La suite ici...
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